Julien Gosselin s’attaque au roman-monde d’un auteur chilien disparu en 2003. Une œuvre monumentale brassant genres, époques, villes et personnages dans un maelström de sensations multiples. Une homérique traversée au long cours qui pourrait faire date. Une fresque de 11h30, une plongée exceptionnelle dans une œuvre littéraire, une aventure théâtrale totale.
Avec ce roman de plus de mille pages qui plonge le lecteur de l’Europe en ruines d’hier jusqu’aux tumultes du Mexique contemporain, Roberto Bolaño tisse les fils d’un roman choral, à la puissance émotionnelle et intellectuelle rare, entremêlant polar, histoire d’amour, réalisme magique et récit de guerre avec une sidérante ambition romanesque, et posant un regard aiguisé et déroutant sur notre humaine condition. Avec 16 comédiens et des musiciens sur scène – sans oublier la vidéo afin de brasser époques et lieux –, Julien Gosselin s’attache à respecter la structure en cinq parties de l’œuvre – mais aussi sa narration foisonnante avec suspense et rebondissements – tout en y infusant ses propres obsessions esthétiques. Soit les ingrédients d’un spectacle puissant et jubilatoire, généreux et titanesque, où le spectateur est invité à s’abandonner au souffle dramatique et poétique d’un geyser textuel.
Adaptation et mise en scène : Julien Gosselin
Avec : Guillaume Bachelé, Adama Diop, Joseph Drouet, Denis Eyriey, Antoine Ferron, Noémie Gantier, Carine Goron, Alexandre Lecroc, Frédéric Leidgens, Caroline Mounier, Victoria Quesnel, Tiphaine Raffier
Scénographie : Hubert Colas
Musique : Guillaume Bachelé et Rémi Alexandre
Lumière: Nicolas Joubert
Vidéo : Jérémie Bernaert, Pierre Martin Oriol
Son : Julien Feryn
Costumes : Caroline Tavernier
Photos : Christophe Raynaud de Lage