Fantasme d’un ailleurs lointain, drogues et hallucinations, désir pour une femme inaccessible, objets convoités... tels sont les thèmes d’un certain orientalisme, né dans le sillage des abus du colonialisme, et présents dans La Princesse jaune et Nuit persane de Camille Saint-Saëns.
A ce titre, ces œuvres interpellent. Comment les faire entendre aujourd’hui sans contribuer au réveil d’un imaginaire colonial ? Comment représenter un récit qui décrit la volonté de possession d’une femme racisée ? La réponse d’Alexandra Lacroix, ni pédagogique, ni dans le jugement, sera aussi portée sur scène par la présence de femmes d’aujourd’hui. Qu’éprouvent-elles et que pensons-nous à travers elles de ces fantasmes exotiques ? Offrant une palette luxuriante, née du rêve et de l’improbable, Saint-Saëns a composé une partition somptueuse.
Plongés dans l’émerveillement que procure un cabinet de curiosité, nous pourrons rêver d’ailleurs et nous laisser emporter par sa musique, conscients de nos biais de regards et de notre héritage.
Conception, mise en scène : Alexandra Lacroix
Direction musicale : Philippe Forget
Scénographie : Alexandra Lacroix assistée de Fanny Laplane
Vidéo : Jérémie Bernaert
Costumes : Olga Karpinsky
Lumières : Flore Marvaud
Chanteurs :
Camille Schnoor et François Rougier
Avec le Choeur de l'Opéra de Limoges et l'Orchestre de l'Opéra de Limoges